Production et réalisme économique
Nous produisons très peu de coton en Europe (moins de 1% de la production mondiale) du fait d'un climat peu adapté. Nous encourageons les cultures locales si elles sont respectueuses de l'environnement, et nous pourrions envisager d'investir dans les âmes qui auraient pour démarche de cultiver des matières premières vestimentaires. Si vous êtes intéressé par la culture de lin et/ou chanvre sans pesticides, et/ou la transformation de ces matières premières, n'hésitez pas à nous contacter...
Nous avons discuté avec des producteurs en bio qui mettent la main à la pâte, pas seulement sur un blog de permaculture, mais dont la production est leur « gagne-pain » à long terme. C'est un fait, cela demande beaucoup d'attention et de rigueur, soit un temps de travail pour assurer un rendement permettant de survivre. C’est pourquoi ce genre de projet n’est satisfaisant pour un être humain que dans le cadre d’une vocation, et certainement pas par objectif financier.
Dans notre société, le temps de « travail » est caractérisé par un moyen qui s’appelle l’argent. Il ne s’agit pas là de remettre en question ce système, mais de bien comprendre la situation. En ayant conscience que pour s’habiller de vêtements en chanvre ou en lin issu de l’agriculture biologique estampillé « Made in France », coût de la main d’œuvre française oblige, il faut actuellement certains moyens financiers. Autant pour le producteur, le vendeur, que le consommateur. Par exemple, si nous restons indexés sur la valeur « argent » basée sur l’économie locale française, un t-shirt imprimé en lin entièrement confectionné en France vous coûterait aux alentours de 60€ minimum, ce qui commence à représenter une somme importante.
Tout est question de la valeur que nous sommes prêts à donner au temps accordé à ce que nous produisons, tout en sachant que la valeur du temps passé au travail d’un être humain n’est pas homogène dans le monde. En effet la main d'œuvre est bien plus chère en France qu'en Inde par exemple. Quel français serait prêt à être payer 5€ de l'heure pour que nous puissions rendre un produit abordable au plus grand nombre…
Nous apprenons donc à devoir composer avec tous ces facteurs. Néanmoins, nous cherchons, et chercherons des moyens de réduire les coûts tout en ayant à l'esprit la transition énergétique et écologique en priorité, avec pour objectif d’amoindrir l’empreinte carbone. Nous sommes dans une démarche du meilleur rapport qualité/prix en adéquation avec le respect du travail humain et de notre planète, mais aussi des portefeuilles modestes. C’est pourquoi notre regard s’est tourné vers la culture de coton d’agriculture certifié biologique en Turquie ou en Inde afin de nous adapter à un maximum de ces compromis.
Ce qui nous permet de commercialiser des produits :
- Qui respecte le travail humain, car la loi du travail et les normes sont devenus plus bien plus rigoureuses qu'en Ouzbékistan, au Bangladesh, ou en Chine.
- Qui respecte des normes environnementales strictes, sans OGM, ni utilisation de pesticides, tout en réduisant nettement la consommation d'eau.
- Qui respecte le "consommacteur" par rapport à la qualité du produit, avec des marges dignes et cohérentes.
- Qui respecte malgré tout une empreinte carbone plus correcte que la moyenne car le produit est finalisé à la demande, et ne fera pas plusieurs voyages entre différents producteurs, transformateurs, grossistes, revendeurs, etc.
Certains idéalistes prétendront que ce n'est pas suffisant. Mais actuellement, hormis des artistes et artisans (à titre de vocation), peu de travailleurs occidentaux acceptent de travailler pour un taux horaire inférieur au Salaire Minimum Indexé de leurs pays de résidence respectifs. Nous vivons une période de transition énergétique et écologique, mais aussi économique. Si nous n'accompagnons pas nos réflexions critiques par de l'action, il n'en ressortira que de la frustration. J'invite donc aux idéalistes critiques à proposer des solutions, trouver leur vocation, et passer à l'action. N'hésitez pas à nous contacter via le formulaire.
Dernier point, nous pensons qu’allier les technologies humaines et la transition énergétique/écologique n’est pas déraisonnable. Tout être raisonné finit par admettre le fait que cela tomberait sous le sens d’en être arrivé là d’un point de vue de la recherche et de la technologie humaine pour faire marche arrière. Nous ne sommes pas réactionnaires, écologie et technologie ne sont pas nécessairement opposés, au contraire.
CONCLUSION
Cela va de soi, les grandes industries ont davantage de responsabilité, et dénoncer les pratiques peu respectueuses sont primordiales, mais ne faire que dénigrer n’apportera pas plus de lumière à la condition et progression humaine. Mais les encourager à revoir leurs méthodes dans le respect de l'être humain et de la planète, via le financement de l’écologie et la recherche de technologie propre par exemple, c'est positif et constructif. Faire pression par la consommation sélective est utile afin de récompenser des producteurs locaux à partir de la plus petite échelle, ainsi que les investisseurs industriels qui jouent le jeu du progrès aussi à grande échelle.